Ce deuxième article poursuit l’analyse du programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies qui a fixé 17 objectifs pour la planète et pour l’humanité tout entière.
Dans cet article nous nous intéressons aux ODD 2et 3.

ODD 2 / Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable

Ce deuxième objectif complète le premier en ceci qu’il vise à éradiquer la faim et la malnutrition en garantissant l’accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante pour tous. Il cible donc des personnes qui vivent dans l’insécurité alimentaire et subissent les aléas climatiques, ou les instabilités économiques, politiques ou sociales. Cet ODD invite à la conception et à la mise en place effective de systèmes de production alimentaire et de pratiques agricoles durables et résilients.

S’il est effectivement mis en œuvre, un tel système devrait permettre de doubler d’ici 2030 la productivité et les revenus des petits producteurs notamment des femmes, des petits fermiers, des éleveurs, des pêcheurs, des peuples autochtones etc. Cet ODD numéro 2 est ambitieux voire utopique car sa réussite dépend de la réussite d’autres ODD comme l’ODD 7 relatif à l’accès à une énergie fiable, durable et bon marché. Il y a également l’accès aux semences et aux engrais, l’accès à l’eau, la spéculation et la régulation du bon fonctionnement des marchés alimentaires qui constituent autant de sérieux freins qui vont rendre difficile l’atteinte de cet objectif.

Les indicateurs statistiques montrent que les objectifs quantitatifs seront difficiles à atteindre.

La France a sur ce plan réalisé d’importants progrès en mettant en place des programmes en faveur d’une agriculture et d’une alimentation plus durables. Cependant, les politiques menées n’ont pas de caractère contraignant elles sont d’ordre incitatif. Elles sont constituées d’un ensemble de plans de développement de filières et des aides en direction des pratiques plus vertueuses à destination principalement des producteurs, mais également des industriels et des consommateurs.

La lutte contre le gaspillage alimentaire constitue également un levier particulièrement efficace pour atteindre l’ODD2 puisqu’il a des incidences positives sur la lutte contre le dérèglement climatique, sur la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, ainsi que sur la réduction de l’insécurité alimentaire (en donnant plutôt qu’en jetant)

ODD 3/ Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges

Ce troisième objectif vise à assurer la santé et le bien-être de tous, en améliorant la santé procréative, maternelle et infantile, en réduisant les principales maladies transmissibles, non transmissibles, environnementales et mentales. Les enjeux sanitaires sont nombreux et complexes. Il s’agit par exemple de diminuer de manière drastique la mortalité maternelle ; l’objectif chiffré étant de parvenir à l’horizon 2030 à un taux de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes.

Cet ODD vise également la lutte contre les mortalité néonatale et infantile, les maladies transmissibles, les maladies non transmissibles, les conduite addictives, les accidents de la route, la santé sexuelle et procréative, la couverture santé universelle, la santé environnementale, le tabac, la recherche et la mise au point de médicaments, la formation et le soutien des personnels de santé et la sécurité sanitaire.

Ces objectifs seront difficiles à atteindre et ne le seront que si les États mette en place des systèmes de prévention visant la réduction des comportements déviants ainsi que tout facteur de risque pour la santé, d’assurer un accès universel à une couverture médicale et aux services de santé, de soutenir la recherche et le développement de vaccins et de médicaments et d’améliorer la gestion des risques sanitaires dans leurs pays respectifs notamment dans les pays en développement.

La France a connu des avancées qui viennent renforcer son système de santé et développe une politique de protection et de promotion de la santé. L’enjeu étant de lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de santé, l’importance des maladies chroniques et le poids des incapacités, la recrudescence du risque d’épidémies infectieuses, ou encore la mortalité prématurée évitable encore trop élevée.