Les batailles de l’intelligence artificielle ne font que commencer (3)

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Retour critique sur ChatGPT

Compte tenu de l’accélération des évènements et des débats que suscite ChatGPT, il nous a semblé qu’un retour critique s’imposait.

L’engouement pour cet outil, car ChatGPT n’est ni plus ni moins qu’un outil, est stupéfiant. Ainsi, le ministre de l’économie et des finances nous a appris qu’il avait utilisé cet outil pour rédiger un discours et sa conclusion est la suivante : « J’ai eu un discours assez intelligent, bien structuré, en exactement cinq minutes. Là où, il y a vingt ans il m’aurait fallu trois ou quatre heures pour faire ce discours ».

Certes il y a un énorme gain de temps et une optimisation en temps quasi réel de la masse des informations nécessaires pour écrire un discours, ou, plus généralement, pour produire une prestation de services intellectuels. Le ministre a d’ailleurs souligné les risques éthiques et économiques que pose cet outil et a appelé à trouver une « meilleure régulation ».

Nous nous trouvons tous face à un mélange d’engouement et même d’excitation à l’idée de pouvoir faire faire à un outil des tâches qui jusque-là étaient réservées à des personnes ayant un capital culturel et un savoir dans un ou plusieurs domaines. Cet emballement s’accompagne de nombreuses craintes avec, au premier chef, la crainte de voir disparaitre de très nombreux métiers et de voir surgir le chômage de masse.

Ce mélange de fascination et de peur ressemble aux peurs qui ont accompagné les ruptures technologiques et les révolutions des modes de production.

Cette fois-ci il semble que le défi est immense. En effet, le caractère mimétique de l’IA permet de reproduire l’intelligence humaine et de remplacer progressivement les êtres humains tout en augmentant considérablement la productivité.

Pour les tenants de cette approche la théorie schumpetérienne de la « destruction créatrice » serait dépassée. Cette fois-ci l’IA remplacerait le travail humain et poserait sur de nouvelles bases la question de la fin du travail.

Quelle sera le taux d’acceptabilité de l’IA par les sociétés ?

A ce stade on ne peut qu’émettre des hypothèses et souligner des incertitudes.
La première limite réside dans la fiabilité car malgré les avancées et les progrès technologiques les erreurs et les fausses informations subsistent. Ainsi il arrive que ChatGPT réponde n’importe quoi à une question pour laquelle ses références en termes de données ne sont pas encore actualisées ou parce que la question est mal « comprise ». Or, si les producteurs d’IA viellent à limiter au maximum les erreurs ils ne s’engagent pas sur la fiabilité totale de leurs outils. Penser que le « bots » sait tout sur tout est une croyance.

Une autre limite réside dans l’absence de sensibilité de l’IA ce qui limite les interactions avec les humains. Ce point est capital notamment dans notre domaine qui est la formation. On sait depuis les années 1960 que l’apprentissage revêt une dimension affective que l’IA ne saurait reproduire.

Enfin, il y a la question de la neutralité. Comme ce sont des humains qui produisent l’IA leurs stéréotypes entrent en jeu et peuvent remettre en cause la neutralité de l’outil.

Ce qui semble être sûr, c’est que l’intelligence humaine a encore de beaux jours devant elle.

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